George Macdonald (1824-1905)
William Morris (1834-1896)
Eric Rucker Eddison (1882-1945)
Et surtout:
Edward Plunkett Lord Dunsany (1878-1957)
Et accesoirement:
Henry Ridder Haggard, Arthur Conan Doyle (OK, ils ne faisaient pas, techniquement, dans la fantasy mais ils ont inventé plein de thèmes qui vont y rentrer très vite, genre les civilisations perdues, les trésors et les artéfacts magiques).
Ces noms ne diront sans doute rien à la plupart des lecteurs francophones, ne serait-ce que parce qu’ils ont été peu été traduits en Français. Ils ont, pour certain un style précieux qui ne passe pas pour le lecteur moderne. C’est dommage car ils ont été une source d’inspiration pour les auteurs anglophones jusqu’à Neil Gaiman.
On dit qu’ils ont commencé à écrire en réaction au matérialisme ambiant du 19ème (dont nous, on est nostalgique dans le style steampunk, les gens ne sont jamais contents de ce qu’ils ont etc…). C’est vrai que à l’époque, on écrivait plutôt des romans sociaux, historiques, technologiques (genre Jules Vernes) ou coloniaux. Cependant, les britanniques n’ont jamais pu complètement oublier la part de rêve dans leur littérature depuis le romantisme. Le retour aux vielles légendes se fait dans d’autres styles (pensez à l’Or du Rhin de Wagner). En France, on est trop sérieux pour rêver. À la rigueur, on peut faire un peu de fantastique (Théophile Gauthier) mais des légendes... Il y a aussi des symbolistes, des poètes genre Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Leconte de Lisle. Bref, ça reste un peu en marge. À ce propos, je me suis toujours demandée si le fait que Baudelaire et Verlaine aient été belges et Leconte de Lisle réunionnais ne leur a pas ouvert des horizons, justement.
La plupart de ces écrivains sont riches ou "à l'aise" et très bien éduqués. Ils ont eu une vie bien remplie. Dunsany, Haggard et Doyle ont aussi beaucoup voyagé, voire vécu des aventures presque aussi trépidantes que celles de leurs héros. Contrairement aux clichés habituels, ce ne sont pas des gens qui rêvent dans leur bureau et marchent à «l’imagination pure ». Leurs mondes imaginaires reposent sur des expériences concrètes. D’ailleurs, Dunsany ou Macdonald ont un coté satirique ou humoristique où l’on sent bien le « vécu » des interactions humaines. Ils sont au courant des fouilles archéologiques. A lire certaines histoires, on peu presque s’imaginer déambuler au British Museum. Ils ne s’adressent pas au lecteur complètement ignare. Plutôt quelqu’un qui a le gout de la lecture et qui va au musée de temps en temps. Bref, une lecture d'intello!
Ils ramènent les vieilles légendes oubliées, « poussièreuses » au gout du jour. Ils ont ressortis de nombreux « prototypes » qui nous semblent désuets dans leur forme, mais ont été maintes fois repris depuis : si vous lisez l’anglais, allez lire l’histoire de la louve-garou de Macdonald (Grey Wolf). Et l’Epée de Welleran de Dunsany a déjà un petit coté Stormbringer. En passant, ils ont écrit beaucoup de nouvelles. Attention: elles ne correspondent pas forcément aux canons dont on nous rabat les oreilles, il n'y a pas forcément de "cheminement du héros" façon Hollywood et ça ne se termine pas toujours bien.
En plus, ils sont dans le domaine public !
A télécharger par exemple à :
http://manybooks.net/authors/dunsany.html
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