Ça y est, après deux ans de Covid et autres joyeusetés, retour à la fantasy avec ce nouvel épisode des aventures de Constance Agdal, la chercheuse en magie.
Cette fois, la pauvre Professeure ne sait pas où donner de la tête: les élections approchent, le candidat favori s'intéresse à elle de très près, elle est invité à un congrès prestigieux et doit voler à la rescousse d'un collègue coincé dans un indicateur de chemins de fer... et ce n'est que le début. En effet, Albert, son incube domestique lui a prophétisé une montagne d'ennuis!
En parallèle, nous suivons les aventures de Constance enfant, cherchant des trésors dans les souterrains de Tourmayeur.
Ce roman est beaucoup plus long et beaucoup plus sombre. On y apprend comment Constance est devenue si misanthrope et on découvre un monde pas joli-joli, malgré ses merveilles.
Le roman sortira le 20 Mai, juste pour les Imaginales!
En attendant, je voulais vous montrer un peu l'univers visuel du récit.
Voici "le" Professeur Constance Agdal, chercheuse en sciences magiques ("sorcière", en langage courant).
Et voilà son laboratoire:
"C’était une vaste pièce au plafond haut, éclairée la journée par deux grandes fenêtres dont quelques carreaux étaient fendus. Une paillasse ébréchée la divisait en deux. La peinture s’écaillait sur les murs, les courants d’air s’insinuaient par mille interstices, le matériel était vétuste, mais c’était mon chez-moi, bien plus que la chambre meublée que je louais dans une pension étriquée."
Et voici Athénaïs, son amie excentrique et richissime:
Et voici son nouveau papier peint:
"L’intérieur était en pleine redécoration, avec une demi-douzaine d’ouvriers en train de coller du papier peint orné de dirigeables blancs sur un fond bleu dans le hall d'entrée."
Voici un des gâteaux qu'on peut rencontrer à l'une de ses réceptions:
Et voici les Ruines de Tourmayeur où Constance a passé son enfance.
"Mon premier souvenir des Ruines fut sous la neige. Le gigantesque amas de pierres et de terre s’étendant sur un cercle grossier d’une dizaine de kilomètres de diamètre. Des restes de murs ou de monuments émergeaient ça et là, sous un épais linceul blanc. Jadis, les tours s’étaient élevées à une soixantaine de mètres au-dessus du sol. Certaines étaient encore debout contre le ciel maussade, comme les dents d’un monstre primordial."
Ça, c'est quelques artéfacts qu'on y a trouvé et que Constance rencontre lors d'une mémorable exposition.
"Si plusieurs vitrines étaient occupées par des amoncellements de pignons déformés, tuyaux cabossés, ressorts aplatis et fils tordus en orichalque, nombre de pièces étaient uniques. À mon arrivée, j’avais aperçu des gardes discrets, de la Compagnie de la Licorne Rouge stationnés au rez de chaussée, surveillant sans doute les issues. Combien pouvait coûter un awalé divinatoire en cristal ? Une parure en coprolithes de licorne ? Une écaille de naga gravée de poèmes ? La larme d'un dragon, scellée dans un minuscule flacon d'émeraude ? Au milieu de la salle, sur un piédestal surélevé, se dressait la statue-fée d'un lapin qui avait perdu une oreille, mais qui se mettait à scintiller et sautiller lorsqu'on tapotait sur la vitrine. À coté, un vase rituel passait par un kaléidoscope de couleurs chaque fois que l'orchestre jouait un "la" et une demi-douzaine de personnes ne pouvaient se détacher de la vitrine où un jarlan, un éléphant et un mage se poursuivaient sur un échiquier. De l’autre côté, le dragon-boîte de Vrangel brillait sous le soleil, ses ailes déployées. Encore une fois, j’eux la désagréable sensation qu’il me suivait des yeux."
On retrouve aussi Artémise Watts et son cigare.
Constance se retrouve en train de jouer aux cartes contre une mystérieuse créature et tire la Main Gauche:
"Avant que je ne lui demande comment elle avait réussi à obtenir un carré d’as, elle retourna lentement la carte face contre le siège à ma droite : une troisième reine apparut. Cela ne changeait pas ma situation : j’avais définitivement perdu. C’est alors qu’elle prit celle qui était devant moi et la retourna à son tour : ce n’était ni un chiffre, ni une figure. C’était la Main Gauche. La carte maîtresse du jeu, celle qui rendait gagnante une main perdante et perdante une main gagnante. Je fronçai les sourcils. Pour une fois, j’avais gagné. Il y avait définitivement de la triche là-dedans."
Constance se rend à la Garden Party que le favoris aux élections donne dans son petit chatea: le Nid de l'Aigle.
"Au bout de deux heures, j’arrivai en vue des flèches du Nid de l’Aigle, l’ancienne forteresse qui jadis, avait gardé Grande Courbe avant la Deuxième Cataracte. Imprenable, elle se dressait au sommet du Saillant, en à pic au-dessus du Fleuve. Affamé par le siège des tenants de la Voie, ses derniers défenseurs s’étaient jetés dans les flots plutôt que de se rendre. Elle était restée délabrée pendant trois siècles, jusqu’à ce qu’un hobereau désargenté s’y installe peu après la Révolution. Dagontar l’avait rachetée à ses descendants et l’avait restaurée conformément à l’idée qu’il se faisait des forteresses Déjouées. Le résultat qui s’élevait devant mes yeux était une forêt d’arches aériennes et de tours crénelées qui lui donnait l’air d’une vieille guerrière qui aurait mis une robe de dentelles pour une réception à la cour."
Et le temple du shopping, le Palais des Dames!
"Peu satisfaite, je partis rejoindre Athénaïs au Palais des Dames. L’édifice, construit quelques années auparavant, imitait vaguement un temple ancien mais dans un style résolument moderne : les deux premiers étages étaient en pierre, avec une façade de marbre étincelant. Quatre cariatides rebondies y soutenaient un fronton orné de roses. Les trois étages suivants étaient faits de verre et d’acier, coiffés d’un dôme de zinc et de vitraux, bordé d’une brigade de gargouilles. Un temple des temps modernes. Le sanctuaire de la convoitise, du luxe et de fortunes dilapidées.
...
régulièrement se fournir au Palais des Dames, elle n'en arpentait pas les allées comme une vulgaire cliente. Elle s’installait dans les salons privés, loin de la plèbe, où sa vendeuse personnelle venait lui présenter les derniers modèles. Ces salons en forme de balcons, surplombaient la grande salle du magasin, à la manière des loges d’opéra. Un paravent couvert de miroirs permettait de se changer décemment au fond de la pièce, tandis que devant étaient installés des fauteuils et une table basse avec du thé et des gâteaux. L’on s’habillait derrière le paravent avant de ressortir s’admirer dans les miroirs, croquer quelques douceurs et se montrer aux rivales et aux possibles admirateurs des balcons d’en face.
Je retrouvai Athénaïs dans la loge la plus élevée, sous les vitraux de la coupole. Tandis que j’admirais, impressionnée, la vue sur ce temple de la mode, elle donna des indications subtiles à la vendeuse. Ses phrases étaient emplies de termes techniques comme mérinos, chevillotte, tartanelle, flanelle, satin, bouillonnés, volants et guipure. Elle conclut en lui faisant clairement comprendre que mon budget était bien moins élastique que le sien."
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